DES JEUNES ET ÉDUCATEURS DE JMV EN MARAUDE À GRENOBLE TOUS LES VENDREDIS SOIR

A initiative de Romain animateur du FJT et Hassina éducatrice à la MECS des jeunes arpentent les rues de Grenoble Tous les vendredis soir pour venir en aide au sens abris.

Motivés, altruistes, courageux et avec la bonne humeur qui les caractérise, ils sont partis en maraude dans la soirée du 24 décembre. Pour distribuer  des  vêteme n t s chauds et des jouets pour les enfants. Partis de la gare, ils se sont dirigés vers le stade des Alpes en passant par le jardin de ville, puis vers la place Notre Dame, la préfecture et sur le chemin du retour par la caserne de Bonne. Ils ont rencontré dans les rues de Grenoble une quinzaine de personnes parmi lesquelles, une personne en fauteuil roulant et un enfant d’une douzaine d’années. Le groupe réfléchit maintenant à la possibilité de mettre en place d’autres services, notamment pour répondre aux besoins des sans domicile fixe.

Ils se prénomment Taha, Oumar, Sacko, Coundou, Bakary, Mamadou, Alpha Omar, Hamdi, Ibrahim, Ibrahima, Fodé… Ils sont en France depuis quelques mois ou quelques années et vivent aujourd’hui au foyer de jeunes travailleurs JeanMarie Vianney. Chaque dernier vendredi du mois, ils se rendent à Grenoble. Pour aller le soir à la rencontre des personnes sans domicile fixe. Une action qu’ils ont euxmêmes initiée : « Lorsque nous avons demandé à nos  jeunes quelles activités ils aimeraient mettre en place, deux d’entre eux ont spontanément proposé d’aider ceux qui sont dans la rue, en galère. Nous avons choisi Grenoble car les jeunes connaissent bien, ce n’est pas loin et il y a beaucoup de gens en difficultés », explique l’animateur Karim Ouchemouch. Un groupe de volontaires se forme alors, il contacte un collectif grenoblois organisateur de maraudes, concrétise son projet en avril. Les jeunes gèrent la logistique, récoltent de l’argent auprès de leurs amis, achètent des denrées non périssables, communiquent sur les réseaux sociaux… Et cet hiver, collectent des couvertures et des vêtements chauds. « Ils sont à l’écoute des besoins et les recensent. Ils adaptent en fonction des demandes. Ils sont autonomes », précise Romain Vicat, l’animateur qui les accompagne sur le terrain. Quant aux jeunes, leur investissement est pour eux une évidence : « Nous on a déjà franchi cette étape de la galère. Maintenant il y a des gens qui s’occupent de nous. On a le coeur à aller vers eux. Ce n’est pas que matériel, on parle avec eux, on leur remonte le moral ». Avec bonne humeur, bienveillance, compassion, ils arpentent les rues, abordent, offrent des boissons chaudes, parlent, écoutent. Se demandent ce qu’ils pourraient leur apporter pour les aider davantage. « Ça me fait mal. C’est difficile de voir des êtres humains passer la nuit dehors. Il y a des enfants qui marchent pieds nus, des femmes enceintes, des malades qui ne peuvent pas se soigner. Chez nous, on n’a pas ça. Même quand on n’a rien, on héberge… », s’indigne l’un des membres du groupe. « Souvent on est en souffrance. Aller là bas, cela nous permet de ne plus être centrés sur nous. Ça libère la tête. Maintenant qu’on est bien placé, il faut aider les autres », ajoute un de ses camarades. Avant de conclure : « On a l’idée que ça se fasse dans le monde entier ! ».