Les jeunes de JMV rendent un émouvant hommage aux anciens Orphelins

Ce samedi 28 septembre, à La Côte-Saint-André, d’anciens élèves du Foyer départemental ont retrouvé avec émotion des lieux dans les quels ils ont passé une partie de leur vie, lors de la célébration du 90e anniversaire de la création de l’institution.

L’Orphelinat départemental a été ouvert en 1929, à l’initiative du sénateur Léon Perrier, alors président du conseil général, pour héberger et donner une instruction aux orphelins et pupilles du département.  Au cours de la cérémonie officielle, Roger Poletto, vice-président de l’Amicale des anciens du foyer  départemental, a retracé l’historique de l’établissement. Un établissement qui, en 42 ans d’existence, a accueilli plus de 2 500 enfants. « Leur foyer, ce n’est pas seulement une école qui les a instruits et a assuré leur formation professionnelle. C’est aussi la maison qui leur a donné le sens du devoir, qui a trempé leur caractère et enrichi leur cœur. » En 1971, le site fermait. Et une quinzaine d’années plus tard, les Apprentis d’Auteuil reprenaient le flambeau. « Vous êtes ici chez vous ! », a affirmé le directeur, M Hartenberger, en rappelant les missions de la fondation. « Il est nécessaire qu’il existe des lieux d’accueil, des lieux aimants, quelle que soit l’origine des personnes ac cueillies. » Le maire, Joël Gullon, a mis en exergue l’âme des lieux et l’ancrage du foyer dans l’histoire de la ville. Yannick Neuder, vice-président de la Région, a souligné l’engagement de personnes de bonne volonté pendant des décennies. Et Jean-Pierre Barbier, président du Département, a conclu les discours par un message d’espoir à la jeunesse : « Quels que soient les difficultés et les obstacles, on est avec vous, pour que vous ayez une belle vie ! » Une plaque commémorative a été dévoilée, à la mémoire des anciens élèves et du président Serge Reviron, récemment décédé. Préparé par l’école de production, un déjeuner a été en suite servi dans des assiettes souvenirs identiques à celles utilisées au foyer et dans un décor rappelant que la chapel le faisait alors office de garde manger. Ce déjeuner a été ponctué de saynètes, interprétées par les jeunes d’Auteuil. La journée s’est clôturée par la présentation de l’exposition conçue pour l’occasion et par une visite guidée des lieux.

“Nul ne guérit de son Enfance” cette citation d’Aragon accompagne mes écrits depuis ma sortie du Foyer le 15 juin 1966 à quelques jours de mes 17 ans. Ensuite, j’ai poursuivi ma vie en fondant un”foyer” avec un seul fils… Au cas où mon épouse deviendrait veuve afin qu’elle puisse élever notre enfant sans le mettre en pension. (j’avais même pris une rente conjoint en cas de décès dès l’âge de 30 ans) Vie professionnelle : 42 ans de fidélité à l’entreprise Caterpillar. D’ouvrier à cadre supérieur (pour finir ma carrière en 2007 comme Ingénieur chargé du Développement des fournisseurs – chef du service Achats composants en acier forgé) Vie associative : 50 ans de bénévolat cette année dans le sport et la culture. J’ai 70 ans. Voilà, c’est mon parcours. Je voulais partager ces informations avec vous pour bien vous faire comprendre l’émotion que j’ai ressenti en ce samedi 28 juin. Concernant la cérémonie de ce samedi 28 juin : Beaucoup de bonheur pour moi.  Les politiques nous ont suivis.. Les Anciens et leur famille sont présents en nombre Les discours, la cérémonie sont au Top. Première surprise, celle de la plaque .. Quelle bonne idée !! Grosse émotion pour moi lorsque j’ai l’honneur de dévoiler la plaque avec le Président JP Barbier Vous vous rendez compte moi le petit orphelin , 53 ans après ma sortie du Foyer, diplôme en poche .. je me retrouve devant une plaque avec le nom de LEON PERRIER grâce à vous, à votre générosité et à votre humanisme. Ma famille, mon fils ont été très fiers pour moi et m’ont vu verser quelques larmes durant les saynettes. Concernant l’accueil, le spectacle, les cadeaux J’ai vu nos anciens heureux mais de tout !! d’être dans la chapelle, d’être à table avec un bon repas, de voir ces saynètes si bien interprétées, de voir défiler leur jeunesse, de recevoir tous ces cadeaux. Vous avez fait des gens heureux soyez en remercié.

Bien amicalement
Témoignage de Roger Poletto ancien Orphelin du Foyer Départemental

Raphaël Bichebois a aujourd’hui près de 95 ans. Il en avait 4 lorsqu’il est entré au Foyer départemental à La Côte-Saint-André. Il se souvient la larme à l’œil : « Ma mère m’a abandonné quatre jours après ma naissance à Voiron. J’ai passé quelque temps à la pouponnière. Je suis arrivé au Foyer départemental à s o n o u v e r t u r e , e n juillet 1929. J’avais le matricule 131. J’étais un des plus jeunes et j’étais un peu le chouchou, surtout de la directrice, Madame Seyssel. Elle était gentille et faisait tout ce qu’elle pouvait pour nous. J’ai connu Léon Perrier, il était très attaché au foyer. Ses enfants étaient morts de la grippe espagnole. Il était meurtri et s’était tourné vers l’enfance. Je suis resté au foyer jusqu’en 1939, puis je suis revenu l’année suivante, pour passer un diplôme d’arboriculture et d’agriculture. Il y a eu des bons et des mauvais moments. Tout dépendait des gens, certains étaient humains, d’au tres, non. Je ne supportais pas que des jeunes maltraitent ceux qui ne pouvaient pas se défendre. Un jour, j’ai eu une altercation avec l’un d’eux. Je l’ai boxé, et pour ne pas être attrapé, j’ai sauté par-dessus le mur et j’ai atterri quatre mètres plus bas. Des années plus tard, je l’ai retrouvé dans l’entreprise où je travaillais. Il s’est approché de moi. J’ai cru qu’il m’en voulait encore, mais au contraire, il a reconnu ses torts ! »

Témoignage de M Raphaël Bichebois